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Deux cent mètres, 2020, installation sonore et impressions sur tissu, 250x125, 10’45 en boucle, détail et vue d’exposition

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Abdoul, réfugié politique guinéen arrivé en France en 2019, me raconte son périple. La voix d’Abdoul est doublée par une comédienne voix, Coline, qui rejoue sur un ton souriant et publicitaire le récit tragique et partiellement tronqué de son itinéraire. Entre poésie sonore, documentaire et fiction, les deux protagonistes conversent un dialogue de sourds, évoquant une multiplicité d’interprètes pour une même information, le quotidien médiatique de notre société du spectacle. Des instructions GPS rythment cet espace fictif, mémoriel, dont les seuls indices sont des rideaux, imprimés d’images Google Maps, les points de départ et d’arrivée de l’itinéraire. Images publiques et impersonnelles, frontières fragiles et flottantes, elles essinent le début et la fin de la narration, et soulignent des identités dépossédées de repères qui basculent brutalement dans l’espace public. Comment placer des repères dans un espace qu’on habite temporairement et qu’on souhaite toujours quitter ? Comment se définissent les frontières de l’intimité dans un espace qui ne nous appartient pas ?

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